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Nioutripe
9 juin 2015

GEANT.....

2 juin

Nuageux un peu de pluie bien sur, mais agréable et apparition du soleil dans l’après midi. La prévision météo était correcte, donc demain devrait être encore mieux…..

Au matin le calme est revenu. Nous partons faire une balade sur la plage déserte. Puis direction Donegal pour la journée « intendance ». On laisse notre grosse lessive au pressing puis on va à l’internet café. BB en profite pour faire la déclaration d’impôts, ouf, ça c’est fait ! Nous allons prendre un petit café et recevons un appel de Manue. Ca fait du bien de parler un peu de vive voix. Après le déjeuner nous récupérons notre lessive, toute prête et toute sèche et partons autour du lough Eske. Nouveau passage par Donegal et remontons un peu dans les terres pour suivre une petite route. De retour sur la côte nous allons jusqu’à St John point, qui malgré le bien qu’en dit le guide nous déçoit un peu. L’accès à la pointe se termine par une route minuscule où le croisement est impossible et ou bien sur il nous a fallu croiser au risque de ne pas ressortir de l’ornière dans laquelle BB a été obligé de descendre. Mais tout se termine bien et on s’en va sans regrets. A quelques kilomètres de là le port de Killybegs nous impressionne par la taille  de sa flotte de pêche. Des bateaux de plus de 50 mètres sont amarrés, nos petits chalutiers paraissent bien modestes. En son temps une autre industrie a fait la gloire de Killybegs, la fabrication de tapis. Certains occupent encore des endroits prestigieux, la Oval room de la maison blanche, Buckingham Palace ou encore le Vatican.  Pour finir la journée nous descendons à la plage de Fintragh bay. Descendre n’est pas peu dire, je ne sais pas si nous remonterons demain. Les fous de Bassan survolent la baie de leur vol élégant avant de plonger dans les vagues.

 

3 juin

Temps magnifique !!

Plage, rochers, mer descendante = bigorneaux…..la récolte est encore très impressionnante ! BB voulant aller chercher celui là, la bas, qui est encore plus gros que les autres, à fait une belle fente avant pour l’atteindre et une belle fente à l’arrière de son pantalon…… Nous remontons la pente sans problème, notre petit camping car est très volontaire, et reprenons le WW nord. L’Irlande a organisé son chemin côtier par un grand réseau appelé WAW (Wild Atlantic Way)et signalé par des panneaux représentant une vague. Le suivre signifie être toujours au plus près de la côte. A Slieve League nous allons voir les énormes falaises qui culminent à 600 mètres, spectacle impressionnant. A l’extrémité de la péninsule de Slieve League se trouve le village de Glencolumbkille, c’était l’un des nombreux patelins irlandais qui s’éteignait doucement parce que tous leurs habitants s’en allaient. Dans les années  1950, un curé, le père McDwyer à fait un effort pour sauver celui-ci en instaurant un système communautaire idéal (et qui a fonctionné !) : tout appartenait à tout le monde. Petites industries et coopératives s’étaient implantées. Hélas la crise économique a révélé les limites d’un développement uniquement local.  Une petite route parmi les tourbières nous ramène à Ardara par le Glengesh Pass. De là nous  repartons le long de la côte. A Narin nous sommes scotchés par la beauté de la plage. La fin de journée approche, encore quelques kilomètres dans un endroit encore plus paumé que les autres (où nous croisons néanmoins une petite voiture en se frottant légèrement à elle, oups ! pas de bobo et il fallait bien que ça arrive) et nous nous arrêtons au bout du monde seuls avec le bruit des vagues. Seuls, enfin presque, un 4x4 arrive dont descendent le père et le fils. Le fils d’une quinzaine d’année part s’entrainer en vélo pendant que le père va faire une balade à pieds. Au retour il vient jusqu’à nous et dans un français parfait sans aucun accent, nous demande comment nous avons fait pour trouver ce coin, parce que des touristes par ici yen a pas souvent mais alors des français……. S’ensuit une petite conversation. Le français il l’a appris lors de ses études en France (bravo). La conversation dérive comme souvent sur la météo pas très clémente en ce moment, le fils participe lui aussi et également en français, mais il parle également anglais bien sur et gaélique. Nous ne sommes pas tous égaux sur l’apprentissage des langues….

 

4 juin

Fini le beau temps, retour de la pluie.

Nous avons aujourd’hui 38 ans……de mariage. Et mon BB a tout organisé. Sans rien me dire depuis quelques temps il avait une idée derrière la tête, et quelle bonne idée. Aller fêter cet anniversaire sur une île comme nous l’avons fait déjà un certain nombre de fois en France. L’ile choisie est Tory Island, un minuscule îlot planté à 11 kms de la côte nord du Donegal. A coté, l’île de Sein passerait pour une métropole. Nous allons jusqu’au port d’embarquement voir si le projet est réalisable. Il est 11h, le prochain bateau est à 11h30 et la dame nous assure qu’il sera possible de trouver sur l’île, de quoi se loger. Alors c’est partiiiiii ! Il pleut, la mer est calme mais le bateau roule dans la houle. Une petite heure plus tard nous débarquons à Tory. Un seul hôtel qui fait également restaurant et pub. Tout sous la même enseigne c’est parfait. Après le repas dans la salle du pub avec la majorité des quelques autres personnes qui étaient avec nous sur le bateau, nous partons en exploration. A l’ouest jusqu’au phare, à l’est jusqu’à un petit port et entre les 2 les falaises. En 3 heures nous avons vu tout ce qu’il y a à voir c’est-à-dire…rien. On adore ce genre d’ambiance typique des petites îles quelque soit le pays. Calme sérénité, on croise 3 fois les mêmes personnes en 1 heure, et en 3 heures on connait tout le monde. J’exagère un peu mais pas tant que ça. Mais à bien y regarder il y a tout le nécessaire sur Tory, une épicerie, une école, une église, un hôtel-pub-restaurant où on connaitra tout le monde ce soir, alors que demander de plus, d’ailleurs les iliens de Tory ne quitteraient  leur bout de caillou pour rien au monde, c’est du moins ce que se dit. Demain, vendredi, sera un bon jour pour quitter une île déserte.

 

5 juin

Impossible d’avoir 2 jours de suite le même temps, pluie hier donc soleil aujourd’hui, et vent.

Excellente soirée hier soir qui a commencé par une pinte de Guinness autour du feu de tourbe dans le pub, puis a continué dans la salle à manger autour d’une table très sophistiquée avec un nombre impressionnant de couverts, dont nous n’avons utilisé qu’une partie, bougie et nappe blanche. Ce matin le temps à changé, le vent souffle fort et les nuages de pluie sont partis avec lui. Le full Irish Breakfast composé de boudin noir (black pudding), boudin blanc (white pudding), saucisse, œuf frit, et 2 tranches de cote de porc fumée (bacon), tomate, sans parler des toasts grillés beurre confiture jus d’orange et café, nous permettra de tenir sans problème jusqu’au déjeuner. La traversée est un peu mouvementée, mais d’après BB nous avons bien fait de prendre le bateau du matin, celui lui de l’après midi, à son sens, ne passera pas. Voilà la fin d’une très agréable échappée ilienne. Nous reprenons notre CC et le sentier côtier avec une petite escapade dans le Glenveagh National Park. Le vent souffle fort, très fort, et soleil joue à cache-cache avec les nuages, du coup les couleurs ressortent pour notre plus grand plaisir. Les vues sur la côte sont splendides. Le guide nous dit de ne pas manquer une petite route à travers les montagnes en passant par le village de Glen et son pub pittoresque « the Oldes Glen Bar », nous suivons les conseils à la lettre. Dans le pub, en effet pittoresque, un seul client et le patron, et ils veulent tout savoir, d’où nous venons, de quelle partie de la Bretagne, depuis combien de temps nous sommes en Irlande, ce que nous avons fait, ce que nous allons faire, où nous allons ce soir, ils sont très sympathiques et c’est de bon cœur que nous les renseignons. Jamais les Irlandais ne sont indifférents, la conversation fini toujours par s’engager tout naturellement. Sortant du pub nous trouvons rapidement un très bel endroit en surplomb d’un lac aux eaux noires sur une route qui ne figure pas sur la carte. Mais quel vent,  déjà 2 fois que BB déplace le CC et nous sommes toujours bien secoués.

 

6 juin

Tempête !

Nuit bien mouvementée, l’impression d’avoir dormi dans une essoreuse. La tempête va durer toute la journée avec des grosses averses entrecoupées de passage du soleil. Nous quittons ce matin notre petit parking au bord du lac et en longeons quelques autres avant de revenir sur la côte. Après Fanad Head et son phare nous cherchons un bon moment un endroit signalé dans le guide où se trouve une belle arche dans les rochers. Nous finissons par trouver après avoir traversé des champs bien spongieux. Nous déjeunons sur un petit port légèrement à l’abri du vent. Puis nous longeons le lough Swilly et la River du même nom jusque Letterkenny la plus grosse ville du Donegal. Toutes les commodités, pas mal de monde, on file sans s’arrêter. Nous repartons sur l’autre rive du Lough Swilly et faisons un arrêt pour aller voir un monument datant de 2000 ans à Grianan of Aileach dans un état de conservation impeccable. Monument en pierre, tout rond avec une porte d’entrée qui donne dans une enceinte cerclée de 3 rangées de terrasses et qui servait probablement à l’observation compte tenu de sa situation en haut d’une colline et à la protection contre l’envahisseur. A l’est Londonderry et l’Ulster ne sont qu’à quelques kilomètres. Mais ce sera pour plus tard, nous restons en République d’Irlande encore un peu et allons jusqu’à Malin Head au bout de la péninsule d’Inishowen, point le plus septentrional et parait-il le plus ensoleillé d’Irlande. Peut être mais nous y arrivons sous une pluie battante et un vent à décorner les vaches, et c’est là que nous passerons la nuit, l’essoreuse est toujours en route !

 

7 juin

Très belle journée.

 Au matin un beau soleil nous attend, le vent a molli, l’essoreuse s’est enfin arrêtée et la nuit a été plus tranquille. Nous allons jusqu’au bout de la pointe de Malin Head, dorénavant nous ne serons plus jamais si au nord. Nous finissons la péninsule d’Inishowen et retrouvons le royaume uni. Rien n’indique que nous changeons de pays, c’est toujours déroutant, mais il va falloir à nouveau compter en miles, acres, onces et autres inches et yards, et payer en livre sterling. Nous voilà à Derry. Sur les cartes britanniques on lit « Londonderry », ce « London » a été ajouté en 1613 après le parrainage de la ville par les corporations de Londres pour humilier les Irlandais, mais ici c’est Derry qu’il faut dire. La ville se présente comme un port planté dans la campagne et surmonté d’une vieille ville fortifiée. Les quartiers sont bien délimités : à l’ouest, au pied des remparts, le quartier catholique historique du Bogside, siège du désormais célèbre « Free Derry », en révolte contre les autorités dans les années 1960-72. Au dessus, sur la colline, celui de Creggan, au sud le quartier également prolo-catho de Brandywell, au nord le quartier résidentiel de Rosemount et à l’est entre la vieille ville et la River Foyle, l’historique quartier protestant de Fountain Street, réduit à peau de chagrin. Nous faisons une agréable balade sur les remparts et dans le quartier  du Bogside quasiment déserts. Une marche et un match de rugby ont vidés les quartiers de leurs habitants. Nous visitons un curieux, mais magnifique monument le Guilghall qui de 2000 à 2004 a accueilli l’enquête officielle sur le Bloody Sunday. Ce dimanche 30 janvier 1972, les paras anglais ont ouvert le feu sur une foule pacifique de 20 000 personnes manifestant pour l’obtention de leurs droits civiques, faisant 14 morts. 38 ans plus tard le gouvernement britannique reconnaissait l’assassinat de ces personnes et présentait officiellement ses excuses à la chambre des communes. Dorénavant les conflits sont apaisés et les différents quartiers vivent en paix mais ils ont gardés les stigmates de ces temps troubles. Une dernière pinte de Guinness dans le très animé pub Peadar O’Donnell’s et nous quittons cette ville chargée d’histoire pour retourner dans la campagne. Nous sommes ce soir, après avoir cherché un petit moment, sur une aire de pique-nique près d’une rivière à saumon.

 

8 juin

Très belle journée (encore !)

Nous consacrons la matinée aux Sperrin Mountains. Petites montagnes qui culminent à 720m, et s’étendent sur 60kms d’est en ouest. Nous parcourons le réseau de petites routes dans un concentré de  paysages typiquement Irlandais, verts et vallonnées, haies et murets,  bruyères roussies et anciennes tourbières. Au fur et à mesure que la journée avance, le temps devient de plus en plus beau, les nuages disparaissent les uns après les autres. Nous sommes de retour au bord du Lough Foyle et allons jusqu’à la pointe dotée d’une belle tour Martello, comme il en existait 400 en Irlande afin de contrer les possibles invasions Napoléoniennes. La chaussée des géants n’est plus très loin, et le temps magnifique nous incite à nous y rendre immédiatement, sans attendre demain comme nous l’avions prévu. En Irlande on n’est jamais sur du temps qu’il fera le lendemain, la sagesse est donc de profiter de l’instant, et c’est d’ailleurs notre devise. Nous avalons donc la route côtière et très touristique et sommes sur site vers 18h. L’entrée au site est gratuite, mais le parking est payant et obligatoire 9£ par personne tout de même. Mais le lieu est exceptionnel, nous nous dirigeons donc vers les caisses. Nous avons la bonne surprise de nous entendre dire que la billetterie est désormais fermée jusque demain mais que nous pouvons donc profiter gratuitement du site et du parking. Nous descendons  vers ce lieu magique. Il y a si longtemps que je voulais voir cet endroit, nous y voilà ! Giant’s causeway (la chaussée des géants) est une impressionnante curiosité naturelle vieille de plusieurs dizaines de millions d’années. C’est au refroidissement rapide des coulées de laves basaltiques que se sont formées ces quelques 40 000 colonnes (eh oui yen a un qui les a comptées). De forme polygonales et principalement hexagonales, elles s’agglutinent en blocs compacts laissant imaginer des escaliers, des amphithéâtres et des orgues. La légende donne une autre version pour la formation de cet impressionnant pavage. Elle attribue la construction de la chaussée à Finn McCool, un géant Irlandais qui voulait passer en Ecosse (juste en face) à pied sec pour défier son homologue local. Mais quand Finn vit la stature de son rival, il opta pour une tactique moins « directe ». Il construisit un berceau à sa taille et se fit vêtir de langes par son épouse, qui présenta le « bébé » à l’Ecossais comme étant le fils de Finn. Imaginant ce que pouvait être la taille du père, l’Ecossais ne demanda pas son reste, mais prit la précaution de détruire la chaussée en partant. « Cool » ! c’est « Finnement »joué  pour un géant ! Quelle que soit la version, le résultat est grandiose et sous le ciel immaculé et la lumière du soir nous avons un spectacle exceptionnel. Au hasard des prises de vues, nous faisons la connaissance d’un jeune couple de Belges qui est sur les routes du monde depuis plus d’un an. Nous confrontons nos souvenirs et nos expériences.  De retour au CC il est 20h30, nous sommes plein de ces belles images et très heureux d’avoir eu tant de chance avec la météo pour ce site exceptionnel. Nous roulons un peu pour trouver un petit coin pour la nuit car ici les panneaux « no overnight parking » fleurissent, mais nous trouvons néanmoins un petit coin à notre taille près d’une petite église. Le soleil se couche parmi les tombes de guingois, joli !

 

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