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Nioutripe
26 mai 2015

Les lacs du Connemaraaaaaaa.....

19 Mai

Un peu de soleil entre les grains

Il a plu toute la nuit, la petite rivière déborde ce matin. Nous continuons la petite route commencée hier soir. Je ne suis pas très rassurée car elle est annoncée très difficile pour les camping-cars. En effet après 1km, il faut croiser, et je suis suivie par un camion à bestiaux et une voiture, se ranger est compliqué. Dans ces cas là je repasse vite fait le volant à BB qui est beaucoup plus doué pour les manœuvres. La petite route est en effet très étroite et sinueuse mais elle est magnifique, elle longe lacs et rivières, superbe. De retour sur la grande route nous atteignons Killarney où nous passons tout le reste de la matinée en « intendance » : bibliothèque pour internet, puis laverie, courses, essence et eau. A 14h toutes ces missions sont accomplies et nous pouvons nous évader pour aller manger en dehors de la ville. En Irlande nous rencontrons un problème majeur auquel nous n’avons pas encore trouvé de solution. Les poubelles ! Il y a partout des containers pour collecter le verre brun, clair, vert, les cannettes, les vêtements, mais rien pour les ordures ménagères et les bouteilles plastiques. Les seules poubelles que nous trouvons dans les villes ont une ouverture ronde de quoi y passer éventuellement une bouteille mais rien de plus. Demain il va falloir absolument trouver une solution…… L’après midi nous prenons la route de la presqu’île de Kerry. Nous commençons à en faire le tour mais la route n’a pour l’instant rien d’exceptionnel. C’est sur les plages de Derrynane que furent prises en 1969, les fameuses photos de De Gaulle se baladant en solitaire, photos qui ont fait le tour du monde. Personne n’est là pour nous prendre en photo ce soir, pourtant nous sommes au bord d’une plage non loin de là.

 

20 Mai

Très gris le matin, très bleu l’après-midi.

Nous poursuivons le Ring of Kerry. Nous allons jusqu’au bord de très belles falaises. Le coffee shop possède la wifi qui nous permet de passer quelques messages. Un pont nous mène sur Valencia Island. Son port, Knightstown est le plus à l’ouest de l’Europe, du moins sans compter l’Islande. L’île a servi de point de départ au premier câble transatlantique téléphonique. Le 18 août 1858 était transmis le message suivant : « L’Europe est l’Amérique sont unies par liaison télégraphique. Gloire à Dieu, paix sur la terre aux hommes de bonne volonté », mais comme le dit le « Routard » Aux dernières nouvelles c’est resté un vœu pieux…….. Après un tour sur cette toute petite île nous partons pour le centre de la péninsule. Nous passons 2 cols magnifiques et complétement différents. Pour finir nous sommes obligés de repasser par la civilisation à Tralee que nous ne faisons qu’effleurer pour partir sur la péninsule suivante celle de Dingle. Nous quittons la côte pour couper à travers et nous arrêtons pour la nuit en haut d’un col avec vue panoramique en vert et en bleu.

 

21 Mai

Pluie, brouillard, plafond bas.

Hier soir le couchant était tout rouge, je me suis lancée dans le pronostic « il fera beau demain »…..Et en effet, au réveil, pas un nuage. Hélas lorsque nous nous sommes levés, les nuages aussi et ils  sont tombés, bas très bas. Visibilité nulle et crachin toute la journée. Yen a qui disent que l’Irlande ressemble à la Bretagne, c’est parfois vrai..... D’ailleurs nous allons faire une petite balade jusqu’à la pointe de Minard…. Puis nous allons à Dingle, « capitale » de la péninsule, d’où son nom. Hier, lassés de chercher des poubelles, nous nous étions débarrassés de la notre dans les toilettes publiques.  Aujourd’hui je vais à l’office du tourisme de Dingle pour savoir comment faire à l’avenir. Hé bien à l’avenir, ce sera comme hier, système D. La préposée de l’office de tourisme nous propose la déchetterie où nous pouvons aller moyennant finances, ou bien les campings où nous ne mettons jamais les pieds, sinon pas de solution. Malgré le temps nous filons jusqu’au bout de péninsule où nous déjeunons sur un petit port. La pluie ayant redoublée nous écourtons la visite et retournons sur Dingle. Au passage nous allons voir une ancienne chapelle en forme de bateau renversé, étonnamment conservée. A Dingle nous visitons la distillerie où ils fabriquent également du Gin et de la Vodka. La méthode de fabrication du whiskey irlandais se différencie de celle du whisky écossais principalement par le fait qu’il est distillé 3 fois en Irlande contre 2 fois en Ecosse. La visite est très complète  et documentée, dommage que nous n’ayons pas réussi à saisir l’intégralité du discours. Néanmoins nous en avons compris l’essentiel. La visite se termine, comme d’habitude par une dégustation, mais de Gin. La pluie a cessé et nous nous installons pour la nuit le long de la plage de Fenit où il doit se passer quelque chose au vu du nombre de voitures desquelles sortent des gens en  combinaison de plongée. Nous allons aller voir ça. En fait ce sont des baigneurs…..

 

22 Mai

Gris et bouché avec quelques rares apparitions du soleil.

Le tour de Bretagne continue puisque Fenit est la patrie de Saint Brendan, grand évangélisateur qui « œuvra » en Irlande, Ecosse, et en Bretagne. De là à penser que c’est le même que celui qui donna son nom au village de Saint Brandan juste à coté de chez nous, même si l’orthographe est un peu différente, il n’y a qu’un pas. A vérifier. Le temps est encore vraiment bouché, même si c’est un peu mieux qu’hier. Nous allons chercher le ferry à Tarbert qui nous évite le grand tour par Limerick. 20 mn de traversée dans un brouillard total et nous voilà  de l’autre coté de la Shannon river en route pour Loop Head. Les falaises sont belles même dans le brouillard. Au bout de la falaise de la Loop Head, un phare et une impressionnante cassure dans la falaise, « le saut de l’amant ». Un jour parait-il un homme poursuivi par les avances d’une dame, sauta sur le rocher. Il rata son coup et tomba dans la crevasse….Une autre version dit que c’était une sorcière. On comprend mieux ! Les parois sont habitées d’oiseaux marins et de pingouins. BB qui s’approche TOUJOURS au bord du gouffre tandis que je reste TOUJOURS en retrait aperçoit dans les vagues un dauphin qui s’amuse. Le soleil qui pointe de temps en temps nous dévoile quelques beaux points de vue. Nous continuons le long de la côte mais le coin devient trop touristique et à perdu de son authenticité. Des dizaines de cottages tous identiques s’alignent le long de la mer. Nous galérons un peu ce soir pour trouver un endroit isolé et nous devons quitter la côte pour le trouver, dans une ancienne ardoisière.

 

23 Mai

Mieux qu’hier et moins bien que demain j’espère. Chaud.

Le « fog » (brouillard) est toujours là mais la visibilité est quand même meilleure qu’hier. Nous sommes maintenant dans le Burren, vaste région désertique riche de paysages lunaires. Un des bras droit de Cromwell (oui il en avait plusieurs….) disait du Burren : « Pas assez d’eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, pas assez de terre pour l’enterrer ». On reconnait bien là le « sens pratique » de l’impitoyable Cromwell  qui s’est attaché en son temps à mettre le pays à feu et à sang, massacrant les populations, mettant les villes à sac, détruisant châteaux et églises. Néanmoins c’est une très très belle région. Burren en gaélique veut dire « lieu de pierre ». La pierre est en effet omniprésente. Craquelée, fendue, on dirait une immense peau d’éléphant. Des routes furent tracées en divers endroits du Burren pendant la grande famine. Ces grands travaux collectifs, organisés par l’administration anglaise, avaient pour but d’occuper les dizaines de milliers de paysans sans terre et leur permettre de gagner….5 pences par jour. Trop sympa ! Quel étrange paysage ! Nous partons en repérage pour la sortie « pub » du samedi soir. A Ballyvaughan un pub sympa avec de la musique est cité dans le guide. Nous repérons le parking qui nous ira très bien pour la nuit sur le petit port à 1km de là et nous reprenons la route qui sera une boucle dans le Burren aujourd’hui. En fait le lieu de pierre n’est pas très étendu mais nous bouclons par Ennis et Ennistymon dans des paysages moins attrayants. Au passage nous retournons près des cliffs Moher (falaises) que nous n’avions pas vues hier pour cause de brouillard. Il semble que cet endroit soit très sujet au brouillard car ce soir c’est la même chose. Nous abandonnons donc l’idée de voir ces falaises, et dés que nous quittons le lieu, le ciel s’éclaircit. Nous voilà de retour à Ballyvaughan où il fait presque beau.

 

24 Mai Bon anniversaire Lola !

Mieux, bien mieux, gris le matin mais très belle après-midi.

Notre soirée pub n’a pas eu lieu. Le Monk’s était fermé et les autres bars n’ouvraient qu’à 19h30, voire 20h et les concerts n’étaient qu’à partir de 21h30. Nous avons fait une soirée apéro dinatoire dans notre CC. Ce matin, petit aller retour dans le Burren, superbe ! Les plaques de calcaire ondulent couvrant des pans entiers du relief. Nous abandonnons cette fois définitivement cette belle région pour prendre la route de Galway. En chemin nous faisons une pause café dans le village tout en couleur de Kinvara. Nous en profitons pour lire les titres des journaux : le résultat du référendum fait la une. Le Ta (yes, oui ) à fait un score énorme, plus de 63%, un seul comté à voté pour le no. Etonnant dans un pays si religieux non ? A l’extérieur des pubs les fûts de bière vides indiquent que la soirée a été festive. Pour midi nous voici à Galway. Après déjeuner nous allons dans le centre où retrouvons des français qui étaient avec nous hier sur le parking du petit port. Galway est une ville sympathique et agréable. Nous traînons une partie de l’après midi dans les rues piétonnes très animées. Après Galway nous attaquons le Connemara. L’air si connu me trotte dans la tête, « ta tata tatatatata, là bas au Connemara…. » BB se lasse de m’entendre le fredonner. Catherine pour soulager Bernard m’envoie les paroles, je ne suis pas sûre que BB préfère la version intégrale…… Nous longeons la rive sud de la baie de Galway. Incroyable tous ces murets. Nous pensions en avoir déjà vu pas mal, mais alors là !!! Nous faisons stop pour la nuit au bout la première presqu’île après Ar Cheathu Rua, ah ben oui c’est du gaélique, de toute façon ici il n’y a que ça.

 

25 Mai

Gris avec quelques passages du soleil.

Le crachin a sévit pendant la nuit, créant un ruissèlement quelque part sur la carrosserie. Le supplice de la goutte d’eau ! Une goutte tombait régulièrement tac, tac, tac, tac. Pas moyen d’en faire abstraction. On se lève, on écoute, on cherche, et on ne trouve pas. Finalement le fait d’ouvrir et de refermer la porte conducteur à mis fin au supplice. Ce matin nous partons faire une petite balade sur la plage composée de Maerl. Dernier regard vers les îles d’Aran avant d’entrer vraiment dans le Connemara.  Pendant des siècles, les hommes et femmes d’Aran creusèrent des sillons dans la roche et le calcaire pour y mêler algues et sable. En pourrissant, elles fournirent l’humus où poussèrent ensuite les pommes de terre et une belle herbe grasse, et de grises tout doucement les îles devinrent vertes. Chaque famille sur l’île possédait son propre point de tricot. Quand la mer mangeuse d’hommes rendait le corps souvent méconnaissable d’un pêcheur disparu, le pull permettait son identification. La plupart des pulls qu’on trouve dans les boutiques se revendiquent d’Aran. Je suis un peu septique, compte tenu du nombre de pulls et de la petitesse des îles. Terre brulée au vent, des landes de pierres, autour des lacs, c’est pour les vivants, un peu l’enfer le Connemaraaaaa  (merci Catherine pour les paroles) Sardou le chantait bien, moi beaucoup moins…… N’empêche nous y voilà. Des milliers de kilomètres de murets construits dans la douleur pour quelques pences font le bonheur des touristes. Plus de 80% des terres y sont incultivables. Trop de cailloux ! Partout les saignées de la tourbe ont la couleur de la Guinness, les landes quant à elles ont celle de la Smithwick’s, la grande bière rousse. Quand Cromwell (encore lui) eut achevé sa conquête de l’Irlande par le feu et le sang, il offrit comme seule option aux paysans catholiques expropriés de s’installer à l’ouest du Shannon, ici donc. Grace  à une économie semi-autarcique et à beaucoup de sacrifices, la population arrivait à survivre, à perpétuer sa langue et affirmer son identité. La grande famine de 1845  brisa cette société, et l’immense hémorragie de l’émigration acheva de la désorganiser (sic le Routard) .  Nous passons la journée à longer la côte dans des paysages étranges et changeants, tantôt des murets à l’infini, tantôt des lacs sombres, tantôts des exploitations de tourbe. Le secteur ne respire pas la richesse, les maisons sont modestes, dommage qu’un peut partout des objets en fin de vie soit abandonnés sur le lieu de leur dernière activité. Nous avons choisi encore un petit port pour ce soir, j’ai pris soin de demander à un pêcheur qui préparait ses casiers si ça ne posait pas de problème. Pas de problème alors nous voilà casés pour la nuit. Nous partons faire une pêche miraculeuse de bigorneaux qui seront notre repas de ce soir.

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